On se souvient que la toute
première Ministre de l’écologie du gouvernement Ayrault, Nicole Bricq, à peine
nommée, avait été débarquée promptement pour avoir défié le lobby des
pétroliers. En effet, après avoir décidé en juin 2012 de suspendre plusieurs
arrêtés autorisant les forages du groupe Shell au large de la Guyane au
vu des risques qu’ils faisaient peser sur l’environnement, elle se proposait
aussi de réformer le code minier trop favorable aux pétroliers. Là, c’en était
trop. Après une intervention directe des grands patrons du secteur auprès du
Premier Ministre, Mme Bricq était congédiée le 21 juin et le lendemain les
fameux arrêtés étaient signés. C’est dans ces conditions que Mme Delphine
Batho, était devenue Ministre de
l’écologie. A peine un an plus tard, elle est elle aussi débarquée sans
ménagement pour avoir critiqué la baisse du budget de son ministère. La méthode
est brutale et dit assez le peu de cas que ce gouvernement semble faire de
l’écologie. Personne n’ignore d’ailleurs que le Premier Ministre soutient contre
vents et marées l’absurde d’aéroport à Notre Dames des Landes ainsi que le
projet pharaonique du Conseil Régional
de La Réunion de construire une véritable autoroute sur la mer longue
d’à peine 12 km mais dont l’impact environnemental sera terriblement
destructeur pour la biodiversité réunionnaise et dont le coût final devrait
approcher les 2,5 milliards d’euros. Comment accepter que le Ministère de l'écologie voit ses crédits amputés de 7 % alors que par ailleurs le gouvernement soutient des grands projets inutiles et coûteux?
L’avis que rendra très
prochainement le Conseil National de la Protection de la Nature sur ce projet,
sera l’occasion de voir si le successeur de Delphine Batho considère que
l’écologie a encore une place dans la politique gouvernementale.
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