jeudi 13 septembre 2012

LES ENJEUX DE LA CONFÉRENCE ENVIRONNEMENTALE

 
C’est aujourd’hui 14 septembre que s’ouvre à Paris  la Conférence Environnementale avec quatorze ministres et 300 participants (ONG, syndicats, entreprises).  Ce premier grand rendez-vous du gouvernement avec l’écologie  est d’autant plus attendu que l’éviction brutale de la 1ère Ministre de l’Ecologie, Nicole Bricq, victime du lobby des pétroliers, les positions pro nucléaire de plusieurs Ministres et le discours du Président de la République axé uniquement sur les vertus supposées de la croissance et du PIB, font peser de sérieux doutes sur la capacité du nouvel exécutif à rompre avec l’ancien modèle économique. L’un des enjeux de la Conférence est la question de la « transition énergétique ». C’est à dire, le passage d’un modèle énergétique reposant sur les ressources fossiles à un modèle où prédominent les énergies renouvelables. Or, sur ce plan, La Réunion est en régression, le taux de pénétration des énergies renouvelables dans la production électrique, y est passé de 47 % en 2000 à 32,5 % en 2009. L’objectif d’autonomie énergétique s’éloigne définitivement, notamment avec l’arrivée de la nouvelle centrale au fuel du Port. Le projet phare du gouvernement précédent, GERRI, n’est plus qu’une coquille vide  et le projet VERT (Véhicules Electriques pour une Réunion Technologique) lancé en grandes pompes le 19 janvier 2010 à Saint-Pierre par Nicolas Sarkozy qui devait à l’origine se traduire par une « première mondiale », la commercialisation massive de véhicules électriques sur notre île en 2012, est un échec.
Un autre enjeu de la Conférence est la mise en place d’une Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) qui permettrait d’inciter (contraindre ?) les élus locaux à agir en faveur des écosystèmes. Or, le projet de la Nouvelle Route du Littoral, le plus gros chantier jamais envisagé à La Réunion, est aussi celui qui fait peser le plus de menaces sur la biodiversité terrestre et marine. Un moratoire sur l’artificialisation du littoral réunionnais, le plus bétonné de tous les DOM, est indispensable pour préserver ce patrimoine. L’étalement urbain sera aussi au programme, c’est une préoccupation majeure pour la métropole mais vitale pour une petite île comme La Réunion où le tout automobile empêche toute maîtrise de l’aménagement du territoire. La Conférence aura le mérite de montrer que tout se tient, transition énergétique, aménagement du territoire, politique de déplacement, préservation de la biodiversité,  etc.
La question essentielle du financement sera aussi abordée avec la mise en place d’une fiscalité écologique. Nul ne sait encore ce qui sortira de cette Conférence Environnementale mais les atermoiements ne sont plus de mise, elle devra engager la rupture avec le schéma productiviste. La Réunion, dont l’addiction aux hydrocarbures est le résultat d’une politique absurde qui favorise l’importation d’énergies fossiles, tourne  le dos au développement durable. Les élus de tous bords qui jouent depuis des semaines au poker menteur sur la question du prix des carburants, sont-ils préparés à un éventuel retour de la taxe carbone ? Rien n’est moins sûr.

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